Permettre à chacun de se déplacer et d’interagir librement avec son environnement est fondamental. Mais, pour les personnes en situation de handicap, l’inaccessibilité des espaces publics et privés demeure un obstacle majeur dans leur quotidien.
Face à ce constat, le concept de design inclusif prend tout son sens. Il est question de placer l’humain au cœur du processus de conception, en prenant en compte les besoins spécifiques des utilisateurs handicapés. Comment concevoir des espaces pour tous ?
Commençons donc par l’importance de l’accessibilité physique !
Pour qu’un espace soit réellement inclusif, il doit avant tout être accessible physiquement. Cela passe par des éléments comme des rampes d’accès, des ascenseurs et des portes suffisamment larges pour permettre le passage des fauteuils roulants.
Prenons l’exemple d’un paraplégique. Sa mobilité en fauteuil impose que les espaces soient adaptés. Sans cela, des lieux aussi essentiels que son université lui seront inaccessibles.
D’autres aménagements contribuent également à l’accessibilité physique comme :
- les mains courantes ;
- les interrupteurs ;
- les prises à hauteur ;
- les monte-escaliers pour les personnes âgées ;
- les sanitaires adaptés, etc.
L’objectif est donc de garantir l’usage des espaces et des équipements par tous, malgré les déficiences motrices ou sensorielles.
Le design sensoriel
Au-delà de l’accessibilité physique, le design inclusif doit également prendre en compte le confort sensoriel des utilisateurs. On parle alors de design sensoriel. L’idée est de créer un environnement accessible à tous les sens.
Le design sensoriel peut aussi passer par une adaptation des annonces sonores pour les malentendants, l’installation d’une boucle à induction magnétique, ou encore le choix de matériaux pour limiter les nuisances sonores.
L’important est que chaque sens puisse percevoir les informations nécessaires pour utiliser l’espace sereinement. En Angleterre par exemple, l’aéroport de Gatwick a mis en place un système de guidage par balises pour aider les déficients visuels à se repérer et à se déplacer plus facilement.
L’ergonomie adaptée
L’ergonomie est un autre pan essentiel du design inclusif pour optimiser le confort et l’efficacité de tous dans un espace. Cela concerne autant l’agencement du mobilier que la conception des objets eux-mêmes.
Dans le Musée de l’histoire de l’immigration à Paris par exemple, le mobilier a été conçu pour convenir à tous. On peut notamment voir des bancs pour se reposer, des supports d’exposition à hauteurs variables et des textes en gros caractères.
D’autres astuces d’ergonomie incluent des poignées de porte en L, des interrupteurs à bouton-poussoir, des fontaines à eau actionnables par un levier, etc. En somme, garantir que chaque produit ou équipement soit facile à atteindre, à manipuler et à utiliser par tous.
Les technologies au service de l’inclusion
Les nouvelles technologies ouvrent de formidables possibilités pour améliorer l’accessibilité des espaces. Il s’agit notamment de la domotique, avec une automatisation des tâches rendue possible par des systèmes électroniques et informatiques. Des gadgets high-tech renforcent aussi l’accessibilité. Une multitude de solutions pour simplifier la vie !
La sensibilisation des parties prenantes
Au-delà des aspects techniques, réussir l’inclusion passe par un changement des mentalités. Il est ainsi essentiel de sensibiliser l’ensemble des parties prenantes.
Cette sensibilisation peut passer par des campagnes de communication sur les enjeux de l’accessibilité, la diffusion de témoignages du quotidien des personnes handicapées, ou encore des formations pour les architectes afin d’intégrer réflexes et bonnes pratiques d’inclusion.
Vous devrez notamment donner aux concepteurs d’espace les clés pour saisir concrètement les obstacles rencontrés au quotidien par les personnes handicapées. Mettez les décideurs face aux problématiques d’accessibilité vécues par les citoyens handicapés afin de les convaincre d’engager des plans d’action adaptés.
Le rôle moteur des politiques publiques
Par leur dimension réglementaire et leur capacité d’investissement, les politiques publiques ont également un rôle majeur à jouer pour favoriser la mise en accessibilité des espaces.
Cela peut passer par des quotas de logements accessibles dans les programmes immobiliers ou par le financement de plans de mise en accessibilité des établissements recevant du public (ERP).
À l’échelle des collectivités locales, il s’agit aussi de former les services techniques pour qu’ils intègrent réflexes et bonnes pratiques en termes d’accessibilité dans leurs projets d’aménagement de voirie et d’espaces publics.
La conception universelle et participative
Enfin, la clé de voûte du design inclusif réside dans l’implication des principaux intéressés tout au long du processus. Ici, il s’agit donc de la conception universelle et participative.
Concrètement, cela signifie consulter et co-construire avec des associations de personnes handicapées, via des ateliers collaboratifs ou des panels d’usagers représentatifs.
L’objectif est de partir des usages réels, des feedbacks du terrain, pour répondre au mieux aux attentes. Sans cette démarche participative, il sera difficile de concevoir des espaces parfaitement adaptés aux différentes formes de handicap !