Une nouvelle taxe sur la fast fashion secoue la France, visant à freiner l’impact environnemental d’une industrie qui émet 10 % des gaz à effet de serre mondiaux.
En augmentant le prix des vêtements bon marché jusqu’à 50 %, cette mesure touche directement les consommatrices, notamment les femmes aux revenus modestes.
Pourtant, loin de rallier un soutien unanime, elle déclenche une colère vive, perçue comme une punition plutôt qu’une solution écologique.
Vous vous sentez peut-être concernées par cette hausse des prix, qui limite l’accès à la mode abordable. Voici pourquoi cette taxe divise et ce qu’elle révèle des inégalités sociales.
Une taxe qui frappe les plus vulnérables
Vous achetez parfois un t-shirt à 5 euros pour boucler votre budget ? Pour beaucoup de femmes, la fast fashion représente une nécessité, pas un caprice. Une femme de 58 ans, Michèle, résume un sentiment partagé : « Encore une taxe qui tombe sur les mêmes. » Océane, étudiante à Toulouse, ajoute : « On choisit Shein parce qu’on n’a pas les moyens d’aller ailleurs. » Cette taxe, qui peut doubler le prix d’un vêtement, est vue comme une injustice, car elle pèse lourdement sur celles qui luttent déjà pour joindre les deux bouts.
Pourquoi les consommatrices modestes devraient-elles payer le prix de la surproduction mondiale ? En outre, cette mesure semble ignorer les disparités économiques. Karima, mère célibataire à Marseille, s’interroge : « Pourquoi toujours nous demander des efforts, quand les riches achètent des vêtements chers fabriqués loin ? » Cette frustration reflète un sentiment d’iniquité, où les plus aisés échappent aux contraintes financières de la taxe. L’industrie textile, qui génère 100 milliards de vêtements par an, continue de prospérer, tandis que les consommatrices modestes se sentent pointées du doigt. La taxe devient alors un symbole d’une écologie qui semble oublier les réalités sociales.
L’absence d’alternatives accessibles
Vous souhaitez consommer de manière plus responsable, mais à quel prix ? La taxe sur la fast fashion est critiquée pour son manque de solutions concrètes. Élodie, 34 ans, explique : « Si des vêtements durables étaient abordables, on les achèterait volontiers. Mais là, on nous prive de ce qu’on peut payer, sans rien proposer d’autre. » Cette absence d’options accessibles rend la mesure punitive, surtout pour celles qui n’ont pas les moyens d’acheter éthique.
L’industrie textile, deuxième plus polluante après le pétrole, ne devrait-elle pas plutôt être réformée en amont, avant de taxer les consommatrices ? De plus, la taxe semble déplacer la responsabilité sur les individus, sans s’attaquer aux pratiques des grandes entreprises. Léa, caissière à Tours, s’agace alors : « Je veux bien faire un effort, mais pas payer trois fois plus pour une robe similaire. Je ne décide pas de la mondialisation ! » Cette remarque souligne un problème systémique : 80 % des vêtements finissent à la poubelle, mais les consommatrices ne contrôlent pas la production. Une approche plus équitable inclurait des incitations pour des vêtements durables à bas prix, plutôt que de pénaliser celles qui n’ont pas d’autre choix.
La mode, un enjeu d’identité et de dignité
La mode, c’est bien plus que des vêtements : c’est une façon de s’exprimer, de se sentir bien. Pour Camille, qui porte des grandes tailles, les plateformes de fast fashion offrent des options tendance et adaptées : « Ce sont les seuls endroits où je trouve des vêtements à ma taille et dans l’air du temps. » Alice, 19 ans, partage cet attachement : « Acheter une tenue abordable et la poster sur les réseaux, c’est un petit plaisir. » En rendant ces vêtements plus chers, la taxe menace un accès à la mode qui booste l’estime de soi. Pourquoi priver certaines de ce droit ? Pour beaucoup, s’habiller correctement, c’est une question de dignité. Florence, 51 ans et sans emploi, demande : « La mode, c’est une manière de se sentir digne. Pourquoi nous l’enlever ? »

Ladite taxe, en limitant l’accès à des vêtements abordables, risque de creuser une fracture sociale, où seules les plus aisées pourront se vêtir avec style. Les jeunes, comme Léana, 17 ans, soulignent que la fast fashion fait partie de leur culture de consommation. Taxer ces vêtements sans offrir d’alternatives accessibles revient à marginaliser celles qui cherchent à exister dans un monde où l’apparence compte. Une politique écologique devrait-elle ignorer cet enjeu humain ?